Stratégie Pharma
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* PIERRE FABRE ouvre 10 % de son capital à ses salariés Français
[Analyse : le groupe pharmaceutique français, détenu principalement par son
président-fondateur, Pierre Fabre, va dans un premier temps proposer des actions
en souscription aux 6000 salariés Français (sur un total de 9300, pour un
CA de € 1.47 Milliard en 2004) ; la pérennité de l'entreprise est un
enjeu majeur pour le fondateur, entré dans sa 80ème année, après les
tentatives avortées d'alliance avec SERVIER, BIOMÉRIEUX et la création
d'une fondation, comparable à l'ancien WELLCOME]
* Contournement des marges arrières, octroyées par les
génériqueurs aux pharmaciens d'officines
[Analyse : les marges arrières sont des contrats de coopération
commerciales entre les génériqueurs et les officinaux, en sus des marges
légales grossistes et des remises officielles de 10.74% ; elles auraient
représenté € 250 Millions en 2004, soit 28% des ventes ; l'accord de
compromis initialement recherché, gel de cette enveloppe pour 2 ans
(dans un marché des génériques en très forte croissance), en
contrepartie d'un code de bonnes pratiques, n'a pu être obtenu et c'est
finalement le CEPS qui a imposé l'assèchement progressif des marges
arrières par... une baisse équivalente des prix des génériques,
impactant les marges des génériqueurs qui ne pourront que répercuter
sur les officinaux]
+
Janvier 2006 : arrêté d'application de la nouvelle Loi "Dutreil
2" sur les marges arrières dans la distribution (y compris
l'officine) comprenant un plafonnement à 20% en 2006, et 15% en 2007, une
répercussion automatique du trop perçu par le pharmacien sur les prix
(baisse compensatoire intégrale)... ainsi les dépassements sont
pénalisants, sans tenir compte du risque de sanction jusqu'à € 75000 !
+
Janvier 2007 : suite au plafonnement des marges arrières et malgré des
baisses de prix autoritaires gouvernementales, les génériqueurs sont
devenus globalement bénéficiaires en 2006, un changement majeur
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Politique et économie de la Santé
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* Première mise en place -progressive- du système du Médecin Traitant, le 1er
Juillet
[Analyse : le Médecin Traitant est, avec le DMP et l'HAS, le troisième
pilier restructurant de la loi du 13 Août 2004, dite Douste-Blazy ; c'est
l'approche vertueuse des "réseaux de soins coordonnés" ; 20
Millions de formulaires (à 99.6% pour un M.G.) reçus par la CNAM en 6 mois et bonne acceptation
des Français, selon un sondage TNS Sofres, avec seulement 8 % des
Français qui envisage de ne pas choisir de médecin traitant ; revers de
la médaille : (1) l'outil n'aura d'emblée que des vertus sur la
psychologie collective, dans l'attente du DMP, de Vitale 2, (2) le pouvoir
politique n'a pas tranché entre privatisation (2 vitesses) et
responsabilisation totale (financière), puisque les futurs contrats dits
responsables des complémentaires de l'UNOCAM permettront la couverture
partielle du non-remboursé par le régime obligatoire, (3) les
pénalités financières
non couvertes par le régime obligatoire ne seront véritablement appliquées
qu'en Janvier 2006 et pour un montant limité, soit moins de 9 € pour
les comportements les plus déviants, le prix d'une place de cinéma, (4)
les multiples cas particuliers, dont certains incontournables, donnent au
dispositif une image de complexité, (5) la possibilité de changer à
volonté de médecin traitant obère le système, (6) l'UNCAM ne s'est toujours pas
engagé, notamment par l'instauration de l'ordonnancier bi-zone
électronique, dans la gestion des malades en ALD qui représentent 60%
des dépenses de la Sécu et ont massivement souscrit au médecin
traitant... au total, le système finalisé ressemble au précédent, dit
"médecin référent", en agissant très progressivement et en
ménageant acteurs et population... bien loin du système du "Gate Keeper"
Britannique qui correspond à un choix social cohérent et pleinement
assumé]
* Bilan d'étape du DMP (dossier médical personnel) par Dominique
Coudreau, Président du Conseil d'orientation du GIP (Réunion ESSEC-ACIP, Mardi 21 Juin 2005):
"le DMP c'est le carrefour de procédures qualités dans
l'organisation des soins, d'une informatisation croissante inéluctable,
du droit de la personne malade, propriétaire de ses données
personnelles, et de la lutte contre les gaspillages (que les politiques
ont «vendu» aux Français comme le principal vecteur de déficit de la
Sécu) ; c'est un grand chantier pour 60 millions de personnes (plus de 16
ans) contenant pour chacun, dans un "coffre-fort électronique",
ses données de Santé sécurisées, accessibles en temps réel et
inter-opérables par les professionnels de Santé (avec des filtres
spécifiques) ; c'est un enjeu humain colossal (75% : la participation
active et quotidienne des professionnels pour en faire une réalité),
plus que technique (25% : le ré-engineering informatique) ; c'est le coup d'accélérateur du gouvernement
pour le DMP qui est important, plus que les délais à respecter (très
serrés) ; à la date d'aujourd'hui, le programme de travail adopté par
le GIP passe par un appel d'offre à 6 consortiums d'hébergeurs
(éditeurs, informaticiens, investisseurs) en Juillet, par la sélection
de 2 ou 3 opérations locales par chaque consortium d'hébergeurs, pour la
constitution expérimentale de 100 000 dossiers fin 2005, et en 2006, par la seconde
étape dite industrielle, de l'ordre de grandeur du Million de
dossiers"
[Analyse : douche froide salutaire... si le projet est reconnu comme un
outil de qualité indispensable et vertueux, les écueils paraissent
nombreux après presque un an de lente maturation : (1) équipe-projet réduite
à une dizaine de personnes, (2) budget de fonctionnement toujours pas
finalisé (y compris pour 2006), (3) aucune évaluation économique (un
coût de € 600 Millions annuels en fonctionnement, soit 10€ par
personne, bien peu par rapport à des projets similaires à l'étranger)
et pas d'idée du ROI (retour sur investissement), mise à part le
sous-chantier sécuritaire, (4) un programme de mise en place, certes
pragmatiquement fondé sur les expériences locales existantes, mais
attribué à des Institutionnels Français puissants (comme pour le RSS
aux débuts lents et hasardeux) incontournables pour un projet
voulu "grand" d'emblée, (5) des délais de mise
en place d'ici à 2007 qui paraissent irréalistes même aux protagonistes
directs, (6) un contenu du "coffre-fort" non fixé, sujet à
débat-controverse politique, éthique, (7) la nécessaire participation coopérative au jour le jour des médecins, non
acquise sans
contrepartie, car d'une utilité individuelle limitée par rapport à
"leur" dossier-papier existant... sans considérer les
équipements actuels (informatisation des
cabinets vétuste et limitée aux FSE, informatisation des hôpitaux très
hétérogène et orientée PMSI, et pas vers le patient)... Au total, 80% des Français
sont favorables au DMP, quasi 100% des professionnels de santé... une
telle unanimité est trompeuse, car elle se dissipera lorsque le projet
prendra forme, entre les ultras, les rêveurs, les corporatistes, les
cassandres, les laissés pour compte, etc. : un noeud gordien pour cet
expert reconnu, ancien directeur de cabinet, de la CNAMTS, et de l'ARH Île
de France, pour son probable dernier combat professionnel... Inquiétude ?]
+ Mai 2006 : le DMP est entièrement re-formaté, Dominique Coudreau part
en retraite, et le nouvel homme fort du DMP est Jacques Sauret
* Première étape dans la création de l'Institut des Données de Santé,
prévu par la loi sur
l'assurance maladie du 13 Août 2004
[Analyse : le directeur de l'Uncam, Frederic Van Roekeghem, a attribué à Richard de Dottignies la mission de
préfiguration de ce qui sera, à partir de Mars 2006, la première base
de données des informations médicalisées sur la consommation de soins,
en France ; à ce jour, personne n'a idée de ce que sera la contribution,
mais aussi le bénéfice, en terme de meilleur usage des médicaments,
retiré par l'Industrie Pharma... tout comme pour le DMP, des données
nationales sur la prévalence, l'observance, seraient porteuse
d'amélioration de la prise en charge de certaines pathologies, par
exemple dans la dépression, l'asthme, l'hypertension, etc.]
* Publication du 1er rapport du Comité d'Alerte, institué par la loi du 13
Août 2004
[Analyse : un premier avis modéré, porté par une conjoncture
contrastée : les derniers chiffres de l'assurance
maladie montrent une augmentation des dépenses de 3.5% en rythme annuel, l'objectif
voté par la LFSS étant de 3.2 % (avec une préoccupation cependant, les dépassements sur les
hôpitaux), et des recettes inférieures aux prévisions ; le comité souligne que
«la modération des dépenses
pourrait résulter de facteurs transitoires», un understatement
signifiant que cette modération est davantage fondée aujourd'hui sur la
psychologie collective que sur des instruments de gestion efficaces ; avec
une nouvelle ponction de € 550 Millions en 6 mois sur l'Industrie
Pharma, le LEEM se considère comme le «bon élève de la réforme» et
demande que les efforts contributifs demandés aux autres protagonistes de la réforme
Douste-Blazy soient comparables... Si les dépenses finissent
par dépasser l'objectif de 0,75 point, le Comité d'Alerte devra
saisir l'assurance maladie pour qu'elle propose des
mesures de redressement]
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Fusions-Acquisitions en Santé
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* Acquisition par PFIZER de la Biotech Américaine VICURON
pour US$ 1.9 Milliard en cash, soit $US 29.10 par action
[Analyse : en bourse, le titre de Vicuron a immédiatement bondi de 78% à
$US 27.89 ; c'est l'une des plus grosses transactions du secteur des
biotechnologies (pour mémoire, Immunex = US$ 17 Milliards en 2002, par
Amgen) ; Vicuron (CA inférieur à US$ 10 Millions) compte deux médicaments anti-infectieux qui attendent l'approbation de la
FDA (Food and Drug Administration), à l'automne : la dalbavancine, pour notamment des infections compliquées de la
peau (SARM), et l'anidulafungine, un anti-fongique à large spectre contre
l'aspergillus et les candidoses ; et on ne peut que tirer un coup de
chapeau aux équipes de Pfizer qui ont pris de vitesse d'autres labos
également experts en infectiologie comme MSD et LILLY, très demandeurs
de nouveaux produits ;
Pfizer jouit d'une grande solidité financière, dégageant plus de
US$ 7 Milliards de cash-flow par an avant versement des dividendes, ce qui représente le tiers de sa dette, un ratio
élevé, et affichant depuis 2004, une trésorerie nette positive]
* Acquisition par l'Indien MATRIX du génériqueur Belge DOCPHARMA pour un total de
€ 214 Millions, soit près de 2 fois le CA prévisionnel et 13.4 fois l'EBE
[Analyse : très présents aux USA, les fabricants de génériques indiens
(Ranbaxy, Zydus Cadilla, Dr Reddy) semble investir aujourd'hui activement le marché européen, dominé par
Sandoz, filiale de Novartis, ou les allemands Ratiopharm, Stada et Merck
KGaA ; Docpharma est le deuxième génériqueur Belge (un marché encore
embryonnaire) et est présent en Italie, Hollande, et, quoique faiblement,
en France]
* Acquisition par l'Indien TORRENT du génériqueur Allemand HEUMANN
(filiale de Pfizer)
[Analyse : aucun détail financier de la transaction n'a été divulgué ;
Torrent est une autre entreprise Indienne, fascinée par les génériques
Européens (avant consolidation nationale future ?) ; de taille limitée,
elle a 2 métiers distincts, l'énergie et la pharmacie et doublera de
taille après l'opération (CA pro forma : US$ 230 Millions); Heuman est
une très ancienne entreprise Pharma Allemande de Nuremberg, fondée en
1913, qui s'était diversifiée dans les génériques en 1989 ; elle a
été acquise par SEARLE la même année, elle-même reprise par Pharmacia
en 2000, reprise par Pfizer en 2003]
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Carnet en Santé (détails dans la PHARMAGALERIE)
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* Xavier Bertrand, nommé Ministre de la santé et des Solidarités, en
remplacement de Philippe Douste-Blazy (avec les mêmes attributions en matière de politique de
santé
publique, de l'organisation du système de soins ainsi
que de la sécurité sociale... également compétent
pour la politique en faveur des personnes âgées, des handicapés et de la
famille)
[Analyse : auparavant, depuis le 31 mars 2004, Secrétaire
d’État à l’assurance maladie ; en 2002, adjoint au maire de Saint
Quentin (Aisne), élu député (UMP) ; Coordinateur du débat national sur les retraites en 2003 et négociateur de la réforme de
l'Assurance Maladie ; Agent général d'assurance depuis 1992 ; Assistant parlementaire
(1987-1992) ; Né en 1965 à Châlons-sur-Marne (Marne), maîtrise de droit public et
DESS d'administration locale]
*
Philippe Bas, nommé Ministre délégué à la Sécurité sociale, aux Personnes âgées, aux Personnes handicapées et à la Famille,
un spécialiste des questions sociales, avec l'attribution de la direction
générale de l'action sociale, de la direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins, et
de la direction de la sécurité sociale
[Analyse : auparavant, Secrétaire général de la présidence de la République
(2002 - 2005) ; Conseiller social du Président de la République (1997 -
2000) ; Directeur de cabinet de Jacques Barrot, Ministre des Affaires sociales
(1995 - 1997) ; Proche collaborateur de Simone Veil, Ministre des Affaires sociales
(1993 - 1995) ; Né en 1959 (estim.) ; ENA
(1984)]
* Louis-Charles Viossat, pour l'ÉTAT, comme Directeur Adjoint du Cabinet du Premier Ministre Dominique de Villepin (UMP)
[Analyse : auparavant, ÉTAT ACOSS, Directeur et IGAS, Inspecteur ; ÉTAT, Ministère de la Santé, Directeur de Cabinet de Jean-François Mattei (UMP)
; LILLY (ELI LILLY) France, Directeur Corporate Affairs ; BANQUE MONDIALE, Chargé de Mission (Santé, Retraites)
; ÉTAT, Ministère des Affaires Sociales, Conseiller du Ministre Jacques Barrot (UDF) et Conseiller Technique du Secrétaire d'État à la Santé Hervé Gaymard (RPR)
; ÉTAT IGAS, Inspecteur Adjoint, puis Adjoint à l'Inspecteur Général (1992 -
1996); Né en 1964 (estim.), Sciences Po, ENA (1992)
* Jean-Hugues Masgnaux, chez MADAUS France, comme P.-D.G.
[Analyse : auparavant, GRÜNENTHAL France, Directeur Marketing (2003 -
2005), GRÜNENTHAL HQ (Allemagne), Directeur (2002 - 2003), GRÜNENTHAL France, Manager Marketing Infectiologie (2000 -
2001), Médecine]
* Michèle Kessler, est nommée Présidente du conseil d'administration de l'Agence de la
Biomédecine (nouvelle agence prévue par la loi de bioéthique d'Août 2004)
[Analyse :
professeur, chef de service en néphrologie au CHU de Nancy ; agence chargée de l'encadrement et de
l'évaluation des
pratiques utilisant des éléments du corps humain et
des activités scientifiques et médicales liées à la
greffe, à la procréation, au diagnostic prénatal, à la génétique et
à la recherche sur l'embryon]
* Dimitri Verza, chez LUNDBECK France, comme Directeur B.U. Neurologie
[Analyse : auparavant, LUNDBECK France, Directeur Vente Neuro-gériatrie (2003 -
2005), EISAI France, Directeur Marketing (2000 - 2003)]
* Nathalie Ducoudret, chez GENZYME France, comme Responsable de la Communication
[Analyse : auparavant, LILLY (ELI LILLY) France, Manager Communication Cialis
(2002-2005), GLAXOSMITHKLINE France (GSK), Manager Média (1990-2002), Née en 1966 (estim.)]
* Jean-François Delfraissy, pour l'ÉTAT, comme Directeur de l'ANRS (Agence
Nationale de Recherches sur le Sida et les hépatites virales). en
remplacement de Michel Kazatchkine, nouvel ambassadeur en mission chargé de la lutte contre le SIDA et les maladies
transmissibles
[Analyse : professeur d'Immunologie clinique et de Médecine interne à Paris-Sud;
un expert du VIH depuis 1983 (Hôpital Antoine-Béclère, Hôpital de Bicêtre)
; Né en 1948 (estim.) ; médecine (immunologie)]
* Jean-Luc Tavernier, pour l' ÉTAT, comme Directeur de l'ACOSS (Agence
Centrale des Organismes de Sécurité Sociale)
[Analyse : auparavant, ÉTAT, Directeur, chargé des questions de politique économique à la Direction générale du Trésor
(2004 - 2005); ÉTAT, Ministère de l'Économie, Directeur de la prévision et de l'analyse économique
(2002 - 2003); ÉTAT, INSEE, Directeur des études et synthèses économiques,
puis Directeur de la prévision (2001 - 2002) ; ancien conseiller technique au cabinet d'Hervé Gaymard au secrétariat d'État à la Santé et à la Sécurité sociale et au cabinet de Jacques Barrot au ministère de la Santé et des Affaires
sociales; Né en 1962 (estim.), ancien élève de l'École polytechnique et de l'Ensae]
* Sophie de Leiris, chez ROCHE DIAGNOSTICS, comme Responsable de la
Communication Institutionnelle et des RP
[Analyse : auparavant, Attachée de presse de l'Agence de développement économique de l'Isère
(Aepi)
; Covec (Comité pour la valorisation de l'économie grenobloise), depuis
1987; née en 1958 (estim.)]
* Démission de Philippe Kourilsky, D.G. de l'Institut Pasteur (suite
à conflit avec le personnel "chercheurs")
[Analyse : Membre de l'Académie des Sciences, professeur au Collège de France
; à l'Institut Pasteur depuis 1972, ses recherches ont porté sur la génétique moléculaire et, depuis 1980, sur l'immunologie moléculaire
; Né en 1942, Polytechnique et docteur ès sciences]
* Décès d'Yves Harel, un spécialiste de la Pharmacie d'Officine
[Analyse : auparavant, AB2P Conseil, Partenaire (2001 - 2005), AVENTIS PHARMA France, Directeur Génériques Biogalénique (2000 -
2001), RHÔNE POULENC RORER France, Directeur Génériques Biogalénique (1996 -
1999), UPSA, Directeur Opérations France (1993 - 1994), UPSA, Directeur Marketing France (1990 - 1993)]
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