Stratégie Pharma
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* La fréquence des visites médicales des laboratoires pharmaceutiques
auprès des Médecins forcée à diminuer (actualisation de la Charte de
la Visite Médicale)
[Analyse : un accord visant à limiter la fréquence de passage des V.M. chez les médecins pour certaines
classes thérapeutiques de médicaments (par exemple les hypolipémiants),
signé entre les entreprises du médicaments (LEEM) et le Comité
économique des produits de santé (CEPS) ; après concertation, le CEPS
fixera les taux d'évolution de la fréquence des visites sur trois années
(2006 à 2008), la première étant un objectif contractuel à ne pas
dépasser, sous peine de sanctions (baisse des prix des produits ou
révision à la baisse du contrat d'entreprise pour le Laboratoire
concerné)... Premier faux pas du Président du CEPS (l'État va plus loin que
son rôle de régulateur, pour se transformer en "justicier", alors qu'il en a
été incapable pour ses propres décisions, sur les génériques vs. les
princeps, par exemple) et recul contraint pour le LEEM (dont le Président
déclarait 2 semaines auparavant que «toute limitation quantitative de la
V.M. était inacceptable») ; cet accord fondé sur les panels de visites
par produits/classes contient des biais fondamentaux dont on peut craindre autant d'effets
pervers]
* Retrait du Marché de vieux médicaments pour les maux
de gorge par l'HAS
[Analyse : des marques connues de l'automédication (SOLUTRICINE, PHARMACILLINE, LYSOPAINE,
LOCABIOTAL,
TYROTRICYL) contenant des antibiotiques à visée locale, dont certaines feront
l'objet de re-looking ; une première décision de l'HAS sans impact
financier majeur]
+ Octobre 2005 : sans surprise, le relais est assuré pour ces produits
grâce à une formulation différente sans antibiotique ; par exemple, la
Lisopaïne lance une nouvelle formule avec un autre antiseptique (à la
place de l'antibiotique) et le Lysozyme voit sa concentration augmentée
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Politique et économie de la Santé
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* 67 pôles de compétitivité pour un total de € 1.5 Milliard sur
3 ans, dont 2 pôles de dimension mondiale sur 6, en Santé
[Analyse : le pôle MédiTech Santé en Île-de-France et Lyon-Biopôle en virologie
en région Rhône-Alpes sont lauréats, alors que le pôle innovation thérapeutique d'Alsace Biovalley et le pôle
Toulousain Cancer biosanté
(sur l’ancien site AZF) ont moins la priorité, donc sont moins dotés ;
une mesure bienvenue pour stimuler l'innovation, à l'instar de ce qui se
fait aux USA, Grande Bretagne, et à l'échelle régionale en Allemagne...
Souhaitons que les écueils (saupoudrage, relâchement de l'effort à
moyen terme, coordination public-privé inaboutie] seront évités,
surtout pour le pôle Île-de-France, dispersé géographiquement à Paris,
Romainville et
Évry]
+ Juin 2008 : suite à un audit d'évaluation confié par l'État après 3
ans à Arthur D. Little et CMI, sur les 71 pôles actuels (4 nouveaux
entrants en 2006-2007), 58 ont satisfait en partie à leurs objectifs (essentiellement
qualitatifs notamment dans la dynamisation Public-Privé... trop tôt en
terme d'innovations et de brevets), y compris les 7 pôles de santé
(surtout Lyon Biopôle et Alsace Biovalley)... les cabinets conseillent de
pérenniser en l'état le processus pour 3 nouvelles années (en
maintenant les dotations publiques, et en stimulant les financements
privés, notamment via les V.C. et les business angels re-déployés par
les mesures ISF et les entreprises par le crédit d'impôt recherche)
* Informatisation du DMP (dossier médical personnel) : au moins 6 consortiums en lice
[Analyse : l'appel à candidature a été publié au Bulletin officiel des marchés publics
(date limite: 16 Août, rectifié 16 Septembre, et seul pré-requis : expérience antérieure),
mais le cahier des charges détaillé est reporté à mi-2006. Les 6
consortiums déjà candidats sont : (1) Invita (filiale du consultant Accenture), La Poste, 9Telecom,
(2) Siemens, Bull et EDS, (3) Steria et Ares, (4) Capgemini, IBM et France Télécom,
(5) Santeos (Atos Origin, HP et Unimédecine), (6) EADS, CS et Allô Doc,
et des rumeurs se portent sur Cégédim ou Oracle, voire Symphony ; le
financement de préparation est à la charge des candidats (seuls ceux qui
seront retenus seront rémunérés à hauteur de € 10 à 20 par DMP par
an) ; pour mémoire, le RSS, après avoir échappé à Cegetel, est géré
par Atos et France Télécom] (voir détail et actualisation régulière : Dossier
Pharmaclient N°14)
+ Mai 2006 : le DMP est entièrement re-formaté, le rôle des consortiums
est dénaturé, Dominique Coudreau part en retraite, et le nouvel homme
fort du DMP est Jacques Sauret
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Fusions-Acquisitions en Santé
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* Acquisition par l'Israélien TEVA de l'Américain IVAX par OPA
amicale à US$ 26 par action, soit une prime (modeste)
de 14% par rapport au cours de clôture, pour un montant total de US$ 7.4
Milliards
[Analyse : Teva, une entreprise inconnue il y a 10 ans, affichait déjà une capitalisation boursière de près de
US$
20 Milliards et redevient le premier génériqueur mondial (place perdue
lors de l'acquisition d'Hexal par Novartis) ; Ivax a réalisé environ les deux tiers de ses ventes de
US$ 1.84 Milliard en 2004 dans les génériques (le tiers restant
concernant des médicaments sous brevet, essentiellement galénique, comme des inhalateurs pour
l'asthme) ; l'opération se fera en cash et échange d'actions et sera
financée par emprunt, ce qui jette une ombre, compte tenu du prix payé
élevé (20 fois le résultat net), de sa teneur défensive dans un
marché en consolidation (course à la taille) et des risques futurs aux
USA (malgré des prévisions de croissance annuelle à 2 chiffres sur les
5 prochaines années pour les génériques) ; le nouvel ensemble pèsera
près de US$ 7 Milliards de C.A... Pour mémoire, Teva avait déjà acquis Sicor en
Janvier 2004 pour US$ 3.1 Milliards]
* Acquisition par le Suisse NOVARTIS de l'automédication de BMS
aux USA pour US$ pour 660 Millions
[Analyse : les produits OTC de Bristol-Myers Squibb ont atteint un C.A. de
US$ 258 Millions en 2004 (Excedrin, un antidouleur important, les lotions Keri et
les anti-rhumes Comtrex) ; une belle complémentarité avec Novartis : Maalox
(ex- Rhône Poulenc Rorer, contre les maux d'estomac) et Voltarène
(anti-inflammatoire) ; note : pas d'impact en France (la filiale UPSA de
BMS n'est pas concernée par l'acquisition)]
* Acquisition par le Néerlandais PHILIPS de l'Américain STENTOR pour
US$ 280 Millions, soit près de 6 fois le C.A.
[Analyse : Stentor est spécialisé dans le stockage, la gestion et la distribution d'images numériques issues de radios
médicales, avec un C.A. de US$ 50 Millions, en très forte croissance et
essentiellement à l'hôpital ; une acquisition modeste à un prix énorme
pour le géant Philips (sa division médicale pèse 20 % de son C.A., soit
€ 5.8 Milliards) dont la stratégie est de se rapprocher, par croissance
externe, du leader mondial General Electric]
* Acquisition par le Suisse ROCHE de GLYCART pour FS 235 millions de francs
[Analyse : le Suisse GlycArt Biotechnology est spécialisé dans le développement et la commercialisation
d'anticorps et Roche avait déjà signé des accords de partenariat avec
la société de Biotech qui dispose de 3 anticorps monoclonaux à visée anticancéreuse en phase de développement
clinique... un domaine très prometteur]
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Carnet en Santé (détails dans la PHARMAGALERIE)
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* Coos de Graaf, chez FOURNIER PHARMA comme D.G. (suite au rachat par
Solvay)
[Analyse : auparavant, SOLVAY PHARMA HQ, directeur du marketing global
(2000 - 2005), SOLVAY PHARMA Belgique, P.-D.G. (1996 - 2000), SOLVAY
PHARMA Afrique du Sud (1992 - 1996), D.G. SOLVAY (1986 - ) ; Néerlandais, diplômé en
marketing]
* Jean-Marc Ouazan, à l'Établissement Français du Sang (EFS), comme
Directeur des Relations Institutionnelles et de la Communication
[Analyse : auparavant, Office national des forêts, Directeur des relations institutionnelles et européennes,
puis de la formation (1999 - 2005), Conseiller d'Edith Cresson à la Commission
Européenne, chargé des dossiers relatifs à la politique de l'éducation, au multimédia et aux
NTIC (1996 - 1999), Professeur à l'Université Paris Dauphine et à l'IEP
Paris (1989 - 1996), Responsable pour les questions d'emploi, d'éducation et de formation au cabinet du
Ministre de l'Économie et des Finances (1981 - 1984) ; Né en 1949
(estim.)]
* Jean-François Riffaud, à la Croix-Rouge Française, comme Directeur de la
Communication et du Développement des ressources
[Analyse : auparavant, Établissement français du sang (EFS), Directeur de cabinet,
puis Directeur de la communication et des affaires internationales (1999 -
2005), Radio France Internationale, Responsable de la communication, puis chargé de mission auprès du
D.G (1991 - 1998) ; Né en 1969 (estim.), DEA de droit international]
* Marc Santesmases, chez GSK (GLAXO SMITHKLINE) France comme Directeur du site
de Production d'Evreux
[Analyse : depuis 1987, toute sa carrière dans le groupe, notamment
en activité industrielle ; auparavant, directeur du site de Production en
Mayenne ; 44 ans, docteur en pharmacie]
* Éric Patrouillard, chez LILLY (ELI LILLY), comme General Manager Zone Argentina, Chili, Uruguay, Paraguay
[Analyse : auparavant, LILLY (ELI LILLY) France, Manager C.N.S., MICHELIN HQ, Ingénieur, puis Sales Manager
Australie et Océanie, puis Sales & Marketing Director Africa Middle East, SCREG (BOUYGUES), Profit Center Manager, Né en
1965, HEI (Hautes Études Industrielles), MBA]
* Jacques Saliba, chez CL-INNOVATION SANTÉ comme D.G.
[Analyse : auparavant, BAYER PHARMA France, Directeur des Ventes (2001 -
2005), BEAUFOUR-IPSEN, Directeur de la Visite Médicale (1992 - 2001)]
* Benoît Rabilloud, chez BAYER PHARMA France, comme Directeur des Ventes
[Analyse : auparavant, BAYER PHARMA France, Directeur administratif et financier, BAYER PHARMA France, Directeur Contrôle de Gestion et Systèmes d'Information]
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Guy de Lanversin, chez HORIBA ABX, comme D.G.
[Analyse : auparavant, HORIBA ABX, Directeur Marketing, puis adjoint
au D.G. (2001 - 2005), ABX, Directeur Europe, puis Développement Groupe
(1999), ABX, Directeur France (1994-1996), ROCHE France, Manager R&D,
INSERM et CNRS, Chercheur ; Né en 1957 (estim.), Docteur en biologie moléculaire,
DESS de gestion des entreprises]
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Augustin de La Calle, chez Innate Pharma, comme Directeur du Business Development
[Analyse : 41 ans, Ph.D. de la Freie Universität de Berlin]
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Relation Client
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* Acquisition par VNU d'IMS, pour un montant de € 5.8 Milliards,
en cash et actions, soit plus de 20 fois les bénéfices
[Analyse : un changement majeur dans l'univers des panels de la
Pharma (même si en France, Cégédim modifie la donne) ; le nouvel
ensemble sera le leader global de la "market intelligence" pour
12000 clients - y compris Coca-Cola, Unilever and Procter & Gamble et
tous les Labos importants- dans 110 pays ; IMS est un acteur incontournable
pour le recueil des données de ventes dans le secteur de la pharmacie
(éthique et OTC), un peu comme le Gartner dans celui de la high-tech (en
France, il a aussi acquis récemment le groupe PR, éditeur de
"Pharmaceutiques") ; VNU est déjà le premier prestataire d'études de marché au
monde et des synergies -effectifs commerciaux, nouveaux services de bases
de données- sont attendues du mariage, même si IMS est une vache à
lait, dans un marché mûr et figé]
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Septembre/Novembre 2005 : 40% des actionnaires de VNU (notamment le fonds
Fidelity qui pèse 15%, et Kohlberg Kravis Roberts (KKR), Blackstone, Knight Vinke Asset Management et Templeton Global Advisors) se sont opposés à l'opération, ce que le
Financial Times qualifie de «plus forte rébellion» depuis la Deutsche Börse
; une solution dans un premier temps ne semblait possible qu'à l'occasion de l'A.G.
des actionnaires début 2006, sachant que VNU et IMS avancent dans les
étapes légales de fusion, mais l'échec de l'opération a été obtenu
avec l'éviction de son principal artisan, le P.-D.G. de VNU en Novembre
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