Stratégie Pharma
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* La Contrefaçon de Médicaments, un fléau économique et...
même parfois un danger de mort
[Analyse : la conférence organisée par l'IFPMA
a fait le constat accablant des dégâts induits par la contrefaçon ;
dégâts économiques, d'abord, 10 % du marché mondial des médicaments, un
CA de l'ordre de € 26 Milliards par an, selon l'OMS, touchant les pays
pauvres (60%) aussi bien que les pays riches (40%) ; pour les premiers, le
risque est davantage de Santé publique par absence de principe actif, ou,
par la présence de substances toxiques dans les produits (par exemple, au
Niger, l'utilisation de faux vaccins contre la méningite a conduit à la
mort 2500 personnes), sans parler des réseaux mafieux, de la corruption
et du détournement de l'aide humanitaire ; pour les seconds, le risque
concerne surtout des trafics (substitution de principes actifs
différents, moins chers) et les ventes sur Internet où plus de 50% des médicaments commandés
sont faux (Viagra et produits dopants) ; les solutions, pour les pays
pauvres, sont limitées et temporaires, car les problèmes dépassent les
simples questions de Santé, et, pour les pays riches, sont efficaces (et
chères : chaîne de la fabrication, traçabilité de la logistique,
hologrammes, puces RFID...), mais tout aussi temporaires, selon une course
poursuite incessante contre les contrefacteurs ; les enjeux clés :
d'abord la Santé des patients abusés, ensuite les différentiels de prix
ou les déremboursements, véritables aspirateurs à contrefaçon, et en
Europe, les nouveaux pays entrants qui ne disposent pas tous de
l'indispensable législation pharmaceutique, selon la FIP]
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Politique et économie de la Santé
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H5N1 : la France inéluctablement touchée par la grippe aviaire (un canard sauvage mort le 13
Février dans
les marais des Dombes dans l'Ain), mais les Français se considèrent
majoritairement comme bien informés
[Analyse : un bon point, obtenu par une communication plutôt
transparente et intense, même si les autorités
gouvernementales sont écartelées entre le souci
d'informer les citoyens et de ne pas affoler les consommateurs, même si
les ventes de volailles baissent de 30% et que des embargos sont
promulgués ici et là ; le Ministère de la Santé, l'AFSSA et les
sites Internet dédiés ont été pris d'assaut (www.grippeaviaire.gouv.fr)
et c'est légitime ; le Ministère de la Santé (via l'Inpes), a mis en
concurrence 3 agences de Publicité, Stratéus, Euro
RSCG C&0 et Burston Marsteller (Young & Rubicam) avec un budget total estimé à
€ 3 Millions, pour la création d'une communication Grand Public autour des «gestes barrière» pour lutter
éventuellement contre
la propagation du virus de la grippe aviaire ; rappelons que la grippe
aviaire ne concerne pour l'instant que peu l'Homme (moins de 100 morts
dans le monde depuis 1998), mais que les experts s'accordent sur la
probabilité forte d'une mutation du virus qui deviendrait pathogène pour
l'Homme ; les plans d'alerte à l'échelle Européenne sont en cours de
test, la vaccination éventuelle à l'étude (indépendamment des
oiseaux)... certains s'insurgent en clamant que c'est trop : si le virus
mute, ce n'est pas assez... sinon, la maturité des populations par
l'information aura gagné]
+ Juin
2006 : premier cas de transmission inter-humaine du H5N1 en Indonésie (7
morts d'une même famille), mais l'OMS estime qu'il s'agit d'un phénomène «limité et non prolongé»
* Présentation de l'INPES par
Philippe Lamoureux, aux Amphis ACIP-ESSEC de la Santé (7 Février)
[Analyse : l'Institut de Prévention et d'Éducation pour la Santé a
4 ans, créé par la Loi et remplaçant une association (CFES, 1992), sans moyens
financiers significatifs ; le budget de l'INPES est de € 115 Millions,
15% pour son fonctionnement (coûts fixes) et 85% pour ses interventions
(variable) : c'est peu au regard des enjeux, mais son patron Énarque
équilibre la situation : un budget multiplié par 10 en 4 ans, et,
d'autres actions menées par d'autres organismes, souvent dispersées,
hors de ce budget ; l'INPES, c'est 60 Millions de documents édités par
an, 1 million de connexions Internet et 50% du total des lignes de
téléphone Santé, via 4 call centers gérés (Sida Info
Service, Fil Jeune, Tabac
Info Service, Cancer) ; les difficultés : la focalisation sur quelques
grands thèmes de Santé Publique (idéalement 5 à 8, mais la pression
pousse au-delà), le choix de priorités (bousculées par l'opinion, la
pression des médias, le politique... et sédimentées), le développement
d'études spécifiques (au-delà des "baromètres"), la réduction des inégalités de Santé ; 2
phrases à méditer : davantage de communication ne serait pas efficace (risque
de saturation, effet "bruit de fond", temps incompressible d'incorporation dans
la mémoire collective) ; partenariat INPES-privé (Labos,
Hypermarchés ou Agro-alimentaire), possible, si produit non remboursable,
mais restrictif... dommage]
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Fusions-Acquisitions en Santé
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* Acquisition par JOHNSON & JOHNSON
du fabricant Américain de pompes à insuline ANIMAS,
pour US$ 518 Millions en cash, à 24.5 US$ l'action, soit + 36% par rapport aux 18 US$ du dernier cours de clôture
[Analyse : une opportunité que J&J n'a pas laissé passer, même si
la rentabilité d'Animas est très faible (C.A. 2005, environ US$ 100
Millions, + 45%) ; la notoriété des pompes Animas est grande parmi les
diabétiques (distribution actuelle en France, par Novalab) et le "fit" avec
les produits de monitoring du glucose de la division LifeScan
de J&J, immédiat ; l'histoire d'Animas, fondée en 1996, est attachée
au nom du Dr Katherine Crothall, une femme entrepreneur Américaine (qui
avait déjà créé Laakmann Electro-Optics, en 1979 -cédée à J&J en
1981-, et Luxar en 1988 -cédée à ESC Medical !) : à noter, enfin, qu' Animas
vient de démarrer, aux USA, une activité de vente sur Internet E-store]
* Acquisition par DR REDDY'S du
génériqueur Allemand BETAPHARM,
pour € pour 480 Millions en cash, soit 2.9 fois le C.A.
[Analyse : propriété de la famille Reddy, le troisième laboratoire indien
(après RANBAXY qui lui aussi a fait une offre, mais moins ambitieuse)
s'empare de l'Allemand Betapharm auprès du venture capitalist 3i ; un prix très élevé :
Betapharm (370 salariés dont 250 commerciaux, fondé en 1993, avec la
vague des Referenz Preis) a une rentabilité modeste et une part de
marché faible - 3% - mais le marché des génériques
en Allemagne est le deuxième du monde, après les USA, avec € 6
Milliards]
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Carnet en Santé (détails dans la PHARMAGALERIE)
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* Richard Douge, chez MERCK SANTÉ, comme Président
[Analyse : auparavant, MERCK SANTÉ, D.G. (2005 - 2006), MERCK (A.G.) HQ, Senior Vice President Marketing International (2002 - 2005) et MERCK (A.G.) membre du comité exécutif (2002 -
), MERCK LIPHA (MERCK A.G.), Directeur Pharmacie Éthique France, puis D.G. (1996 -
2002), MERCK A.G. Portugal, D.G., puis LIPHA Allemagne, Managing Director (1992 -
1996), LIPHA SANTÉ HQ, Chef de projet international Campral (1989 - 1992), DUPHAR (SOLVAY), (1987 -
1989), THÉRAPLIX (RHÔNE POULENC SANTÉ), (1985 - 1987) ; Né en 1956, Médecine (docteur)]
* Michel Vounatsos, chez MERCK SHARP & DOME- CHIBRET Europe,
comme Vice-Président et France, comme Président (en remplacement de
Jean-Marie Zacharie, à qui nous souhaitons une excellente et active retraite)
[Analyse : auparavant, M.S.D. (MERCK SHARP & DOME) Belgique, D.G. (2002 -
2005), M.S.D. (MERCK SHARP & DOME) Pologne, D.G. (1997 - 2002), M.S.D. (MERCK SHARP & DOME) Europe, Directeur du Développement Marketing Europe centrale et orientale (1996 -
1997), CIBA-GEIGY, Manager Produit et diverses Zones (1990 - 1996) ; Né en 1961 (estim.),
MBA (HEC, 1990)]
* Jean-Philippe Milon, chez BAYER PHARMA HQ (Allemagne), comme Senior Vice-President Global Strategic Marketing Pharma Monde
[Analyse : auparavant, BAYER PHARMA France, Président du Directoire (2000 -
2005), BAYER Bénélux, Président Bayer Santé (Pharmacie, Diagnostics et Automédication) (2000 -
2001), BAYER PHARMA France, D.G. Opérations Commerciales et Industrielles (1998 -
1999), BAYER PHARMA France, Directeur Opérations Commerciales (1996 -
1998), BAYER PHARMA France, Directeur Marketing (1992 - 1996), CENTOCOR France, D.G. France, Belgique et Suisse (1991 -
1992) ; Né en 1960 ; Pharmacie (Docteur), MBA]
* Stefan Oelrich, chez BAYER HEALTHCARE France, comme Président du Directoire
[Analyse : parallèlement, BAYER DIAGNOSTICS France, Président du Directoire (2005 -
), auparavant, BAYER PHARMA USA, Vice-President Marketing, BAYER HEALTHCARE Belux, D.G.,
BAYER, Amérique du Sud, BAYER HQ (Allemagne) ; Né en 1968 (estim.), Sciences Économiques (Allemagne)]
* Hugues le Choismier, chez BAYER DIAGNOSTICS France, comme Directeur des Ventes
[Analyse : auparavant, BAYER PHARMA Maroc, D.G. Maghreb, BAYER PHARMA France, Directeur Marketing (2001 -
2003), BAYER PHARMA France, Directeur des Ventes (1999 - 2001)]
* Gilles Pajot, chez I.M.S. HQ (USA), comme Executive Vice President et President Global Business Management
[Analyse : auparavant, I.M.S. HQ (USA), Executive Vice President en charge des Opérations Commerciales (2001 -
2005), I.M.S. HQ (USA), Executive Vice President Europe (1998 - 2001), PHARMACIA & UPJOHN HQ, Executive Vice President Europe (1995 -
1997), PHARMACIA, Executive Vice President Pharma Africa Middle East (1994 -
1995), KABI PHARMACIA, Executive Vice President (1991 - 1993), PHARMACIA HQ, President Biosystems (1990 -
1991), PHARMACIA France, P.-D.G. (1979 - 1990) ; Né en 1949, Biochimie (Maîtrise, Rennes), Pharmacie]
* Soizic Courcier (Mme), chez B.M.S.-UPSA France, comme Directeur Médical Exécutif
[Analyse : auparavant, ROCHE France, Directeur Médical, SERVIER, BOOTS
PHARMA ; Médecine (Docteur, rhumatologue), Sup de Co Paris]
* Jean Caraux, chez CELGENE France, comme D.G.
[Analyse : auparavant, AMGEN France, (1995 - 2005), PASTEUR MÉRIEUX, (1986 -
1992), INSERM, Médecine (Docteur), Sciences (Docteur)]
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Relation Client
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* MEDISOURCE, le service dédié de contacts multi-clients de Janssen
Cilag (J&J France)
[Analyse : lancé en 2002, associé au déploiement d'un outil de Gestion de Relation Clients (GRC), le
centre de contacts de Janssen Cilag France fonctionne avec 3 " conseillers santé "
dédiés, tous Professionnels de Santé pour leurs collègues sur un mode multi-canal : appel téléphonique
majoritaire
(61%), questions transmises par la V.M. (30%), e-mails (5%), courrier et
fax (4%) ; cible, pour le téléphone : officinaux 48%, pharmaciens hospitaliers 20%,
médecins libéraux 9%, médecins hospitaliers 11%, paramédicaux et autres
7%... et aussi
patients en direct (5%) ; le centre de contacts
peut répondre à 90% en 1ère ligne, via une base de connaissances sur
écran, développée et enrichie notamment par les responsables à l'information médicale du
Laboratoire (130 contacts entrants par jour, d'ordre médical, pour les 2 tiers) : il est
opérationnel aux heures et jours ouvrables, et en dehors, il est relayé
par un service d'astreinte (hors urgence et pharmacovigilance), assuré par un prestataire extérieur ; un
baromètre semestriel de la satisfaction-client a permis de confirmer
l'intérêt et le succès de Medisource ; pour Janssen, ce choix délibéré d'avoir un centre de contacts clients " en interne " est
un atout, reconnu par la V.M. et par les équipes du siège, comme un partenariat constructif dans la relation clients]
* La Catalogue des Médicaments listés non remboursés, offert par le Moniteur
des Pharmacies et actualisé mensuellement par IMS
[Analyse : un service utile, mais réservé aux abonnés du Journal ;
depuis 2003, l'officine doit légalement afficher une liste des prix des
non remboursés (= automédication, grosso modo), à disposition de ses
clients et mise à jour tous les mois ; comme Pharmaclient a pu constater
que ce n'était que rarement appliqué, le service est une aubaine, même
si son ergonomie, sa souplesse, les possibilités de personnalisation et
la capacité de moduler les prix selon la stratégie de chaque pharmacien
sont (trop) limitées... certains groupements font mieux, mais cette
option n'apparaît pas de nature à changer d'affiliation]
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Internet en Santé
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* La Banque de Données Santé Publique (BDSP),
en accès libre
[Analyse : cette mine d'informations bibliographiques bien connue couvre
l'actualité scientifique et technique produite en France et à l´étranger depuis
1978 ; pour évaluer l'enjeu documentaire : chaque mois, 2.000 nouvelles références en moyenne sont ajoutées à la base qui dispose à jour de 326.000 notices dont près de 15.000 en texte
intégral]
* Le service Médecin Traitant en ligne, proposé par la CNAMTS dans
son Portail, subit une faille de
sécurité majeure lors de son lancement (Fulmédico)
[Analyse : le service d'ameli.fr
permet à un professionnel de santé préalablement identifié (après un
appel surtaxé) de savoir si son patient a déclaré un médecin traitant auprès de sa CPAM
ou non (et dans le futur, même de connaître son nom) ; au bout de 2 jours
de fonctionnement, des informaticiens amateurs ont mis à jour une faille
de sécurité et ont transmis l'information aux médias (et le Canard
Enchaîné a bien sûr testé les personnalités politiques qui presque
toutes avaient oublié de choisir un médecin traitant) ; au-delà de la
polémique (le problème a été corrigé peu après), et après le trou de sécurité
récent des cartes Vitale, de sérieuses interrogations se posent sur la
confidentialité des données de Santé, avec en ligne de mire le futur
DMP... et lorsque l'enjeu sera majeur, l'information ne sera plus
transmise aux médias, mais exploitée]
* Quotimed.com désormais réservé aux abonnés du journal
[Analyse : un des pionniers de l'Internet médical, le site Internet du
Quotidien du médecin est resté pendant plusieurs années ouvert gratuitement (sur simple
inscription), maintenant c'est terminé, une décision explicable par les
pertes financières cumulées ; ce cas n'est pas isolé dans les Médias
privés (qui ont voulu à tort transposer leur modèle papier) ... 33DocPro suivra-t-il
? Il y a quelques mois, sous couvert d'une
refonte, le site de Pharmaceutiques
-et sa revue de presse- s'est refermé comme une huître ; dans les 2 cas,
aucune information préalable n'a filtré... un mauvais exemple de
relation-client et un piètre calcul : l'offre d'information en Santé est
pléthorique et les News spécialisées de qualité abondent, comme celles
de Santor pour les professionnels de Santé, souvent sponsorisées par les
Labos]
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