Stratégie Pharma
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* Le groupe chimique SOLVAY veut vendre sa
division pharmaceutique au plus offrant, de € 4 Milliards (capitalisation boursière
actuelle) à € 5 Milliards
[Analyse : Solvac, le holding familial qui contrôle 30 % de Solvay,
a mandaté Citigroup, Morgan Stanley et Rothschild pour conduire le processus de
cession (ou de partenariat) ; en 2008, la division Pharma de Solvay
(d'après une première acquisition, de Kali Chemie, en 1952), a réalisé un
C.A. de € 2.7 Milliards, dont 42% en Europe et 46% aux USA, avec un EBIT
de € 500 Millions, soit 28% des ventes et... 50% des résultats du
groupe ; le portefeuille est axé sur le cardio-métabolisme (hypolipémiant
issu de Fournier), les neurosciences, la gastro-entérologie, la gynécologie,
et les vaccins antigrippaux et enzymes pancréatiques ; à noter qu'en
parallèle, un changement au top management a été décidé dans la
filiale Française qui représente de loin sa première position
Européenne, depuis l'acquisition de Fournier en 2005, avec enjeu social
important... cf. Carnet]
+ Mai 2009 : deadline pour envoi officiel de marque d'intérêt (8 Labos avaient initialement accepté de regarder le
dossier : Novartis, AstraZeneca, GlaxoSmithKline, UCB, Nycomed, Takeda, Eli Lilly et Abbott (avec lequel Solvay commercialise déjà son anticholestérol
Trilipix), pour plus de € 5 Milliards soit quelque 2 fois le CA
+ Juillet 2009 : la liste des repreneurs potentiels est réduite à Abbott et Nycomed
par le Board
* Sanofi-Aventis applique
rapidement sa nouvelle stratégie, par un ménage important dans son
portefeuille R&D et par un virage vers les accords externes
[Analyse : le passage au crible a donné des résultats inattendus
(par rapport au passé) : 14 projets sur un total de 65 en développement
sont abandonnés (dont 4 produits en phase III), et 4 autres actuellement
en clinique sont en suspens pour quelques mois (AVE1625, xaliproden,
idrabiotaparinux, vaccin contre le virus du Nil) dans l'attente des
premiers résultats ; 4 critères ont prévalu avec réalisme : le potentiel d'innovation, les besoins non satisfaits des patients, les risques techniques et la portée financière des
développements ; l'écrémage s'accompagne d'un recentrage sur le SNC, les vaccins et les
anticancéreux, et d'un virage (recommandé depuis longtemps par de
nombreux experts et consultants benchmarking, y compris Pharmaclient) vers des partenariats
et des contrats externes (au détriment du syndrome «fait-maison» : les
dépensent R&D internes égalent encore 73% du total) ; à court
terme, toutes les billes sont concentrées sur le probable lancement
prochain du Multaq (dronedarone), follow-up de l'anti-arythmique Cordarone]
* GSK (GlaxoSmithKline) France lance le 6
Mai, Alli, son médicament de baisse de poids, après autorisation
formelle (AMM) Européenne en Janvier, et malgré les réserves des autorités
technico-réglementaires Françaises
[Analyse : en concurrence directe avec les traditionnels coupe-faim, produits
drainants et autres
programmes plus ou moins sophistiqués de baisse de poids, Alli est un
médicament d'automédication, dosé à 60 mg (donc prix libre, soit entre 50 et 60
€ par mois de traitement), auparavant seulement prescrit, dosé à 120 mg,
dans l'obésité (découvert et toujours commercialisé par Roche sous le
nom de Xénical, mais déjà non remboursé) ; l'Agence Française de Sécurité
Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS)
par la voix de son D.G., Jean Marimbert, rappelle que la prise en charge de l'obésité doit s'inscrire dans une stratégie thérapeutique
globale ; ici il s'agit davantage d'une baisse de poids (avec le dosage
moindre, le marché visé est la perte de 2 à 3 kilos... avant les
vacances et la culpabilité des plages, notamment pour les femmes) ; le
budget de lancement est majeur, tout comme l'enjeu pour GSK Grand Public
et son Président Vincent Cotard ; Alli a été lancé en 2007 aux USA,
également en OTC : le C.A. a alors atteint € 230 Millions (mais de
réelles incertitudes pour 2008, hors effet de mise en place), soit le médicament vendu sans ordonnance
n°1 de GSK aux USA]
+
Mai 2010 : après 8 mois de lancement en France, le produit se classe n°6
des médicaments d’automédication avec 543000 boîtes sur l'année
2009, mais parallèlement n'est plus que dans le top 20 aux USA
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Politique et économie de la Santé
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* Médiatisation de la nouvelle pandémie grippale, la grippe H1N1
Mexicaine
[Analyse : au départ, il est nécessaire de ne pas passer sous
silence,
sous couvert d'une impossible transparence, la rétention d'information
des autorités (un délai non expliqué d'au moins plusieurs semaines, le Mexique
n'étant pas un pays du tiers monde tant sur le plan économique que
sanitaire), puis le double jeu (alarme pour se couvrir des médias,
ré-assurance pour se prévaloir de possibles irrationnelles réactions
des populations) ; bien sûr, même les experts ne savent pas l'avenir (et
se couvrent d'autant plus), mais le connu est mélangé avec les
spéculations : le connu c'est l'origine de la souche (H1N1, c'est la
grippe traditionnelle, donc très transmissible mais maîtrisable avec les
moyens adéquats disponibles, donc rien à voir avec la grippe aviaire
H5N1... c'est aussi la grippe Espagnole de 1918 qui a fait des dizaines de
Millions de morts, mais aucun vaccin n'était alors possible), l'inconnu
c'est de putatives mutations de la nouvelle souche, dans un sens plus
pathogène ; les médias ont à nouveau failli (faute de
travail réel sur le dossier, et cyniquement par effet sensationnel pour alimenter leurs ventes
et pour encore une fois prendre les Labos comme boucs émissaires) ; les
autorités de l'OMS et des différents pays avancent plutôt de façon
cohérente (au niveau des décisions -graduelles-, mais pas au niveau de
la communication, et pas au niveau individuel, et par exemple pour la
France il est légitime de s'interroger sur la semaine entière
nécessaire pour confirmer les 2 premiers cas suspectés) ; au niveau des
Labos concernés (GSK, Roche, pour les médicaments, la dizaine de
producteurs de vaccin de la grippe), les options de mobilisations
opérationnelles sont clairement établies... un nouvel exemple du contraste
entre des industriels pragmatiques et des politiques-médias ambigus, à
force de n'agir que sur les psychologies collectives... bilan «Comm» temporaire,
un léger mieux]
+ Mai 2009 : l'OMS maintient un niveau d'alerte
élevé de 5 (de quasi-pandémie) sur 6, avertissant que le virus pouvait
connaître une atténuation pendant l'Été, puis une résurgence à
l'Automne dans l'hémisphère Nord ; le gouvernement Français lance une
campagne médiatique de prévention et de signalement (au contenu quasi
identique à celui de la grippe saisonnière) ; plus de 13.000 cas dans 48 pays,
à fin Mai ;
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Fusions-Acquisitions en Santé
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* Acquisition par GSK de
l'Américain STIEFEL pour US$ 3.6 Milliards,
selon une OPA amicale, soit 4 fois le C.A.
[Analyse : Stiefel, fait rare, est un laboratoire d'automédication non coté,
donc sans profitabilité publiée, mais le fonds d'investissement Blackstone avait pris une participation minoritaire en
2007 (et... changé le Président début 2008 et procédé à 2 petites
acquisitions, ensuite) ; fondé en 1847 et basé en Floride, Stiefel,
spécialisé en dermatologie,
affiche un C.A. de US$ 900 Millions, avec notamment l'anti-acnéique Duac et le Soriatane contre le
psoriasis ; l'acquisition représente pour GSK un complément de gamme (en
dermato) et un renforcement aux USA, mais aussi une opération
significative pour sa division OTC (le CA OTC représente 15% du total des
ventes, soit environ US$ 7 Milliards) ; à noter que la (petite) filiale
Française de Stiefel (Sebiprox et le verrucide DuoFilm), distribuant en
officine et para-pharmacie, est située à Rueil Malmaison, ce qui devrait
améliorer les conditions sociales de rapprochement]
* Acquisition par GSK du portefeuille
de médicaments anti-VIH de PFIZER
[Analyse : les 2 Laboratoires Internationaux créent une société
intermédiaire pour loger les 2 activités, chacun apportant son portefeuille
d'anti-viraux commercialisés et en développement (mais l'apport de
Pfizer ne pèse que 10% du total en valeur) qui sera dirigée par Dominique
Limet, Senior V.P. Stratégie Monde Médecine personnalisée chez GSK (et
ancien patron de la filiale Française) ; pro-forma, la J.V. pèse € 1.8
Milliard et 19 % du marché mondial, soit un peu plus que le leader actuel
Gilead notamment grâce à Viread (et GSK était le leader historique de
ce segment grâce à Wellcome et le premier anti-VIH)]
* Acquisition par SANOFI-AVENTIS
de la Biotech Américaine BIPAR
SCIENCES, pour un montant total de US$ 500 Millions (€ 350
Millions), selon des milestones de développement
[Analyse : basée à Brisbane, en Californie, BiPar Sciences est une
start-up de recherche Biotech (19 employés) spécialisée dans le traitement
des cancers ; BiPar a mobilisé US$ 73 Millions depuis sa création (dont
un round B en Janvier 2009 de US$ 20 Millions), hors amorçage, auprès de
venture capitalists (Domain Associates, Canaan Partners, Vulcan Capital,
PolyTechnos Venture-Partners, Asset Management Company et Quantum
Technology Partners), mais nécessitait du cash (la chute des marchés l'a
empêché d'engager le processus d'IPO) ; l'acquisition vise le
portefeuille en R&D et surtout un cytotoxique en phase II, le BSI-201,
contre les cancers du sein et de l'ovaire (voire d'autres tumeurs
solides), un nouvel inhibiteur de l'enzyme poly-ADP-ribose polymérase ;
rappel : Sanofi-Aventis réalise 14 % de son C.A. en oncologie, notamment avec Taxotère et
Eloxatine]
* Acquisition par SANOFI-AVENTIS
du génériqueur Brésilien MEDLEY,
pour € 500 Millions, soit 3 fois le C.A.
[Analyse : Medley est une entreprise familiale performante (fondée
en 1997, leader Brésilien des génériques avec un portefeuille de 127
produits, 3ème laboratoire Brésilien non étranger, C.A. total de €
150 Millions, en génériques pour les 2 tiers, et aussi éthique, OTC, 2 usines modernes)
; pour Sanofi-Aventis, l'opération est significative car Medley
représente la moitié du C.A. de sa filiale locale) et avec son héritage
d'Aventis, Sanofi occupait déjà la position de n°1 au Brésil (PDM
pro-forma : 12%, en valeur) ; note : ne pas confondre avec le laboratoire pharmaceutique Indien
(indépendant) homonyme, basé à Mumbaï]
* Acquisition par SANOFI-AVENTIS
du génériqueur Mexicain KENDRICK,
pour un montant divulgué
[Analyse : Kendrick est l'un des principaux génériqueurs au Mexique,
avec un C.A. 2008 d'environ € 26 Millions ; fondée en 1950 et basée à Mexico
City, Kendrick avait été acquise en Mai 2007, par le fonds
d'investissement Darby (une filiale de Franklin Templeton Investments) ;
pour Sanofi-Aventis, l'opération permet de croître jusqu'à 15 % de PDM du marché
local des génériques, d'engager un développement en Amérique Centrale,
voire de développer la (petite) activité existante aux USA]
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Carnet en Santé (détails dans la PHARMAGALERIE)
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* Mohamed Chaoui, chez UCB PHARMA France, comme D.G.
[Analyse : auparavant, UCB HQ, vice-président, en charge des programmes stratégiques (2008 –
2009), UCB Pharma Pays-Bas, D.G. (2007 - 2008), UCB HQ, Vice-Président M&A (2003 -
2007), PHARMACIA, Directeur Business Development (2001 - 2003), PHARMACIA HQ (USA), Manager financement Corporate (2000 -
2001), MONSANTO HQ (USA), Manager Risques financiers (1998 - 2000), MONSANTO UK, Manager Trésorier (1997-
1998), MONSANTO Belgique, Analyste Financier (1996 - 1997) ; Né en 1967
(estim.), Ingénieur Commercial (Louvain, 1992), MBA (Cornell, 1996)]
* Luc Vermeesch, chez UCB PHARMA HQ, comme Vice-Président, Directeur en charge des Marchés Internationaux Stratégiques
[Analyse : auparavant, UCB PHARMA France, P.-D.G. (2006 - 2009), UCB PHARMA HQ (Belgique), Directeur Zone Europe Autres Pays ( -
2006), UCB PHARMA Belgique, D.G. Benelux (2000 - ), UCB PHARMA Suisse, D.G. (1997 –
2000), UCB PHARMA USA, Fondation de la Filiale (1991 – 1997), Président de Pharma.be (équivalent du Leem, en Belgique)]
* Jacques de Tournemire, chez PFIZER France, comme Vice-président des Relations politiques et institutionnelles
(à la place de Gérard Bouquet)
[Analyse : auparavant, PFIZER Europe (Belgique), Directeur Exécutif Affaires publiques et politiques (2007 -
2009), ÉTAT, Conseiller Technique auprès du Premier Ministre, Dominique de Villepin (UMP), en charge des comptes sociaux, des retraites et de la fonction publique (2005 -
2007), ÉTAT, ACOSS, D.G.A. (2004 - 2005), ÉTAT, Conseiller Technique auprès du Ministre de la Santé, Jean-François Mattei (UMP) (2002 -
2004), MERCER MANAGEMENT CONSULTING, Consultant (2000 – 2002), ÉTAT, Ministère de l’Industrie, Adjoint, puis Chef de la Division Automobile (1996 –
1999) ; Né en 1971 (estim.), ENA (1996), Sciences Po (Paris)]
* Julien Meric, chez ROTTAPHARM France, comme Chef de Groupe, Pôle Éthique
[Analyse : auparavant, PROSTRAKAN France, Chef de Produits Gastro-entérologie (2007 -
2009), MEDA France, Chef de Produit Cardiologie (2007), 3M SANTÉ France, Chef de Produit Cardiologie (2005 -
2007), L'ORÉAL Belgique, Assistant Chef de Produit (2004 - 2005) ; Né en 1978
(estim.), Chimie (licence, Université Pierre et Marie Curie, Paris VI, 2003), ESG (2005)]
* Julien Laporte, chez FORTÉ PHARMA (NATRA), comme D.G.
[Analyse : auparavant, L'ORÉAL Turquie, D.G. Division Grande distribution (2006 -
2009), L'ORÉAL HQ, Directeur Marketing, puis D.G. Division Grande distribution des Pays Baltes (2004 -
2006), GARNIER (L'ORÉAL), Chef de Groupe International Ambre ( - 2004), GARNIER (L'ORÉAL), Manager Marketing Grande Europe (2000 -
), DANONE Espagne, Chef de Produit (1998 - 2000) ; Né en 1975 (estim.), Sup de Co (Reims)]
* Érin Gainer (Mme), chez HRA PHARMA, comme Présidente du Directoire
(en relais d'André
Ulmann, né en 1948, fondateur du laboratoire et ancien P.-D.G., devenu Président du conseil de surveillance)
[Analyse : auparavant, HRA PHARMA, Directrice R&D (2005 - 2009), HRA
PHARMA, Manager Opérations et Affaires réglementaires (2000 - ) ; Née en
1973, Ph.D. Épidémiologie (Paris-XI), Insead Executive MBA]
* Florence Cauchye, chez TROUBAT (EUROHEALTHNET), comme Directeur du Développement
[Analyse : auparavant, GERS France, Responsable de Clientèle Grands Comptes (2007 –
2008), INNOVEX (QUINTILES) France, Responsable Recrutement et Placement (2000 –
), C.A.M. (CABINET ANTOINE MINKOWSKI), Directeur Commercial France (1998 –
2000), I.M.S. HEALTH France, Directeur Commercial P.H.I., puis Directeur de Clientèle Grands Comptes (1992 –
1998), DELALANDE (SYNTHELABO), Responsable des Études de Marché (1990 –
1992), SANOFI HQ, Assistant Marketing International (1985 – 1990), ESSEC I.M.D. Programme (1989)]
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